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-----1. Circuit de démarrage------ ----------------------------------------------
Pour comprendre le fonctionnement du démarreur, regarder le schéma suivant :
Le circuit de démarrage est constitué de 3 équipements électriques et de deux
câbles de section importante
La batterie
Le contacteur ou Neiman, qui possède une position instable : la position
"D" comme Démarreur, car en l'absence d'effort extérieur, le contacteur
retourne vers la position stable "M" comme Marche
Le démarreur qui est constitué de deux sous-ensembles :
--> Le moteur électrique, soit avec un inducteur bobiné comme sur le schéma,
soit avec un inducteur réalisé par des aimants permanents.
--> Le solénoïde
Le câble de liaison Batterie/démarreur
La tresse de liaison entre le bloc moteur et le châssis du véhicule. Car
le bloc moteur est monté sur silentbloc, donc isolé électriquement de la
caisse (châssis), sauf par des éléments mécaniques tournants (roulements et
autres) qui apprécient très peu le passage du courant de démarrage.
Et selon le cas, la tresse de liaison entre le "moins" batterie et le
châssis.
Lorsque l'utilisateur établit le contact en position "D", le circuit électrique
s'établit :
La bobine de "Maintien" du solénoïde est alimentée en 12V.
La bobine d'"Appel" du solénoïde est alimentée en 12V en série avec le
moteur électrique du démarreur. Comme le moteur ne tourne pas encore, seule
la résistance des enroulements du moteur est en série. Cette valeur de
résistance est très faible. Le courant de la bobine d'"Appel" transite
également par les charbons
Le noyau en fer doux du solénoïde se déplace (électroaimant)
A une extrémité du noyau, la fourchette articulée vient engrener le
pignon du démarreur sur la couronne du volant moteur.
A l'autre extrémité du noyau, une pièce en cuivre vient établir le
contact entre l'alimentation et le moteur.
Le moteur électrique tourne et entraîne le moteur thermique
Le courant cesse de circuler dans la bobine d'"Appel" (économie
d'énergie)
Le noyau reste en place grâce à la bobine de "Maintien"
Le noyau du solénoïde reste ainsi en
position tant que l'utilisateur maintient l'appui sur le contacteur.
Dès qu'il relâche la clé
le courant cesse de circuler dans la bobine de "Maintien"
Un ressort de rappel repousse le noyau du solénoïde
Le contact en bout du noyau se coupe
La fourchette articulée dé-engage le pignon
Le moteur électrique s'arrête
Mécaniquement, les charbons appuient sur un collecteur (multiples petites lames
de cuivre) et non pas sur des bagues. C'est dans un alternateur que les charbons
appuient sur des bagues.
Il y a aussi deux bagues auto-lubrifiantes qui servent de guidage et de centrage
au rotor (rôle mécanique).
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-----2. Essai du démarreur
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Pour l'essai du démarreur, il est préférable de ne pas utiliser le câblage de la
voiture, mais de prendre deux câbles de démarrage à connecter directement sur
les bornes de la batterie. Il ne faut pas utiliser de fil de petite section
(genre fil électrique de 1,5mm²) pour ce type d'essai.
Fixer le démarreur dans un étau par exemple
Raccorder le moins de la batterie sur la masse (carcasse) du démarreur
avec le câble de démarrage noir
Raccorder le plus de la batterie sur la grosse borne vissée sur le haut
du lanceur (solénoïde) avec le câble de démarrage rouge [le
démarreur ne tourne pas]
Avec un petit fil, on établi une connexion entre la grosse borne vissée
sur le haut du lanceur et la petite borne (Faston ou petite borne vissée
selon les voitures) sur le haut du lanceur (on simule ainsi la clé de
contact en position démarreur) [le solénoïde claque et le démarreur
tourne]
lorsque l'on coupe la connexion entre la grosse borne vissée sur le haut
du lanceur et la petite borne, le démarreur s'arrête
C'est magique avec un petit fil (courant faible) qui fait un étincelle au moment
de l'établissement de la connexion, on contrôle (en marche/arrêt) le démarreur
(gros fil car courant fort d'environ 50A).
On peut aussi faire l'essai sur la voiture. Avec un petit fil, on établi une
connexion entre la grosse borne vissée sur le haut du lanceur et la petite borne
(Faston ou petite borne vissée selon les voitures) sur le haut du lanceur. Le
résultat est le même sauf que, mécaniquement, le démarreur entraîne le moteur
thermique, ce qui implique un courant consommé sur la batterie plus important
que lors de l'essai à vide.
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----- 3. Mesures du démarreur ------
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Réaliser des mesures sur un démarreur n'est pas à la portée de tout le monde.
En effet l'ordre de grandeur des courants (30A pour le courant d'appel
(solénoïde), 50A à vide, 200 à 400 en prise) impose l'utilisation de shunts de
mesure ou bien de pinces de courant capables de mesure du courant continu.
Seules des mesures indirectes en tension peuvent être réalisées pour localiser
un problème (chute de tension excessive dans une connexion par exemple)
Un shunt de mesure 50A /50 mV :
Dans le principe, un shunt de mesure s'insère en série dans un câble dont on
veut mesurer le courant (grosses bornes). Un multimètre vient alors mesurer la
chute de tension entre les deux bornes de mesure (petites bornes). Un tel shunt
tolère des surcharges brèves, mais un calibre 50 A est plutôt destiné à des
mesures sur un alternateur, par exemple (et encore ce modèle est trop juste).
Une pince de courant capable de mesures en courant continu est basée sur une
sonde à effet hall et comporte un peu d'électronique pour contrôler et compenser
cette sonde à effet Hall.
Un exemple de sonde à effet Hall modèle PR1001 sensibilité 1 mV/A, deux calibres
200 A et 1000 A :
Il y a une flèche pour indiquer le sens conventionnel de passage du courant. Si
le courant circule dans le sens indiqué par la flèche, la tension disponible aux
bornes de sortie sera positive sur la borne rouge par rapport à la borne noire.
Un bouton d'ajustement du zéro permet de régler la sonde avant chaque
utilisation (compensation des dérives diverses). La précision de mesure d'une
telle sonde est donnée pour 1% avec un minimum de 0,5A.
Et représentée en position ouverte :
il faut identifier naturellement identifier les bons câbles
Exemple de mesure du courant crête de démarrage. Le multimètre est réglé en
position détection de valeur crête :
La valeur affichée (0,402 V soit 402 A en appliquant le coefficient 1 mV/A)
correspond au courant maximal enregistré par le multimètre. Cette mesure a été
réalisée avec une température ambiante de -1°C, alors que le moteur avait tourné
au ralenti, 1 heure plus tôt. La même mesure réalisée avec un moteur froid
depuis plus de 11 heures et une température ambiante de -3°C, donne un courant
crête de 376 A. Cet écart peut s'expliquer par une batterie un peu plus
faiblarde.
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----- 4.
Nettoyage d'un
démarreur------
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Pour le nettoyage/reprofilage du collecteur, je préfère le tampon
Jex ou du papier de verre super fin (pour poncage à l'eau des
carrosseries).
Car il ne faut jamais retoucher sans raison, un charbon usagé. Les
charbons s'usent pour s'adapter (épouser) à la surface sur laquelle
ils s'appuient. Même neufs, certains ont déjà une amorce de la forme
en creux. Ou retouche éventuellement un collecteur, pour nettoyer
les lames et surtout, lors d'un changement de charbons pour avoir la
surface de contact la meilleure, en éliminant les irrégularités
(ondulations) et en retirant les débris accumulés entre les lames.
Il devrait y avoir un espace libre (et creux) d'environ 0,5mm de
large entre deux lames consécutives du collecteur. Il faut aussi
vérifier la régularité des creux entre deux lames consécutives du
collecteur. Si un creux est visuellement plus large que les autres,
alors c'est le signe d'un défaut (coupure) de la bobine raccordée à
cette lame. Une inspection visuelle des soudures entre les lames du
collecteur et les bobines s'impose alors.
Pour les charbons de démarreur
neufs, non préparés et en appui radial, une
méthode pratique consiste à prendre un cylindre de la même dimension
(voire un peu moins) que le collecteur, à entourer ce cylindre de
toile émeri et à introduire cet ensemble entre les charbons, puis
d'imprimer un mouvement de rotation au cylindre, de manière à
obtenir, par usure, des charbons dont le profil s'approche de celui
du collecteur. Bien sûr, certains démarreurs ont des charbons avec
un appui axial qui appuient à plat en bout du collecteur et non pas
de manière radiale.
Le schéma ci-dessous représente les deux types de collecteurs :
Le repère A correspond à un appui
radial des charbons qui sont de forme rectangulaire
Le repère B correspond à un appui
axial des charbons qui sont de forme triangulaire.
Le nombre de charbons est porté à 4 (au lieu de 2 sur cette
représentation) pour des démarreurs plus puissants
Le nettoyage du corps du charbon, en le débarrassant des poussières
et des graisses, va faciliter le coulissement du charbon dans sa
cage et ainsi permettre un meilleur appui du charbon sur le
collecteur. Le ressort sert alors de force pressante directe et non
pas à combattre le "collage" du charbon dans sa cage.
Le collecteur des démarreurs avec un appui radial doit respecter un
diamètre minimal à contrôler (usure).
Sur un démarreur, la pièce de
remplacement la plus courante, sur laquelle il faut intervenir ce
sont les charbons qui, malgré le nombre très réduit de minutes
d'utilisation cumulées (uniquement pendant le démarrage), sont
soumis à un courant très élevé. Après démontage mécanique du démarreur, le remplacement des charbons
nécessite un fer à souder de puissance respectable (>100W) car la
liaison entre la tresse sertie dans le charbon et le bobinage
inducteur est une soudure à base d'étain plomb entre deux
conducteurs électriques de section importante (donc très bon
conducteur thermique). La réalisation de la soudure requière un
minimum de pratique de la soudure au fer. A compter de juin 2006,
l'usage du plomb sera prohibé en Europe. Les soudures utiliseront
alors d'autres alliages d'étain/argent, avec comme conséquence des
températures de fusion plus élevées que l'alliage actuel.
Attention de bien vérifier la présence
de la douille de centrage, concentrique avec l'une des vis de
fixation du
démarreur
sur le carter. Lors du démontage, cette douille
(environ 1mm d'épaisseur) peut rester sur l'ancien démarreur (cas d'un échange standard)
voire tomber au sol.
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-----5.
Diagnostic d'un
démarreur------
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Face à un problème de démarrage, il
convient de localiser, au mieux, la panne car le démontage d'un démarreur est souvent une opération
longue en terme de temps d'intervention. L'accès est souvent
difficile, car il est placé derrière le moteur ou sous les
collecteurs d'admission/échappement.
En suivant la classification décrite par kazouille, on peut
déterminer plusieurs catégories :
1 -
Le démarreur
ne tourne pas et les voyants s'éteignent lorsque l'on
essaye de démarrer ou bien ces voyants ne s'allument pas du tout
--> Batterie déchargée ou HS
--> Câble débranché
--> Cosses de batterie desserrées ou bornes de la batterie oxydées
Préconisation :
Inspecter la batterie, ses bornes, et le câblage de grosse section
au départ de la batterie, ainsi que le câblage entre la batterie et
le contacteur antivol (Nieman). Mesurer la tension d'alimentation
permanente du contacteur antivol.
2 - Le démarreur
ne tourne pas les voyants restent
allumés, aucun bruit perceptible
--> Solénoïde défectueux
--> Contacteur antivol (Nieman) défectueux
--> Câblage entre le contacteur antivol et le démarreur défectueux
--> Liaison de masse entre le bloc moteur et le moins batterie,
coupée
Préconisation :
Réaliser des mesures de tension aux différents points du circuit de
commande du démarreur, dans l'ordre
: départ "démarreur" du contacteur
antivol, arrivée sur le solénoïde. Quelle est la tension mesurée,
lorsque, cosse en place sur le démarreur,
on tourne la clé ?
Sur la cosse d'alimentation permanente
12V du Nieman :
Sur la cosse correspondante au
démarrage du Nieman
Sur la cosse du démarreur
sur la masse du bloc moteur
Si dans le premier cas on obtient une tension très inférieure à 12V,
le câblage entre le +Batterie et le Nieman est à inspecter. Dans le
deuxième cas, si on obtient une tension très inférieure à 12V, le
Nieman est à remplacer, ensuite, si la tension au niveau du Nieman
est correcte, et si la valeur lue au niveau du démarreur est incorrecte, il faut
vérifier et contrôler le câble entre le Nieman et le démarreur et le bon état de sertissage
des cosses.
En effet le courant d'appel du solénoïde est important (de 20 à
30A). Un mauvais sertissage peut entraîner une chute de tension trop
importante et compromettre le lancement du moteur.
Dans le quatrième cas, si la tension mesurée est différente de 0V,
la tresse de liaison de masse entre le bloc moteur et le moins
batterie est coupée. Pour localiser la connexion de masse, il y a
plusieurs possibilités. A partir de la borne "-" de la batterie,
regardez le nombre de gros câbles (section supérieure ou égale à
25mm²) qui partent vers le câblage :
Soit il y a un gros câble (ou une
tresse plate) qui va directement à la carrosserie. Là c'est plus
délicat. Car la liaison entre la carrosserie et le groupe
motopropulseur peut être "cachée" et inaccessible aisément.
Soit il y a deux gros câbles (ou un
gros câble et une tresse plate, ou deux tresses plates). Dans ce
cas, l'un des deux gros câbles est raccordé directement au bloc
moteur. Il faut suivre le cheminement de ces deux gros câbles
jusqu'à localiser le point de connexion au groupe motopropulseur
(moteur + boîte de vitesses)
2bis
- Le démarreur ne tourne pas les voyants restent allumés, une série de "clics" est
perceptible
--> Liaison de masse entre le bloc moteur et le moins batterie,
coupée
Par rapport au cas précédent, le courant circule par des voies
détournées (roulements de roue, etc) mais la tension aux bornes du démarreur s'écroule lorsque le
solénoïde tente d'alimenter le démarreur
car la résistance parasite est importante. Ce qui provoque le retour
au repos du solénoide, qui peut de nouveau s'actionner et le
phénomène "s'entretient" d'où la série de clics successifs.
Consulter les préconisations du cas n°2 et en particulier vérifier
la connexion de masse.
3
- Le démarreur
ne tourne pas les voyants restent
allumés, un "clac" est perceptible
--> Solénoïde défectueux (bobine d'appel coupée)
--> Solénoïde défectueux (contact de puissance brûlé)
--> Solénoïde défectueux (encrassement du noyau du solénoïde)
--> Charbons du démarreur usés
Préconisation :
Démonter le démarreur pour une
inspection. Si un léger choc (petit marteau ou tournevis) sur le
corps du démarreur permet de
démarrer, les charbons sont usés. ATTENTION :ne pas taper sur un démarreur
à aimants permanents Car ces aimants peuvent être assemblés par
collage... On reconnait un démarreur
à aimants permanents par l'absence de vis de fixation des pôles
magnétiques inducteurs (carcasse lisse et petite).
4
- Le démarreur
ne tourne pas les voyants restent allumés, aucun bruit perceptible,
le voyant de l'anti-démarrage clignote
--> défaut de l'anti-démarrage ou clé de contact non reconnue
Préconisation :
Utiliser la clé de secours ou la procédure de secours (selon les
marques).
5
- Le démarreur
tourne lentement les voyants faiblissent
Préconisation :
Vérifier la batterie en mesurant la tension au repos (>12,5V) et la
tension minimale pendant le démarrage (>10V), recharger la batterie.
Si la tension au repos est correcte, mais la tension minimale est
incorrecte, la batterie est fatiguée avec une résistance interne
trop importante. Il faut remplacer la batterie à court terme.
Essayer de démarrer avec l'assistance d'une autre voiture et une
paire de câbles de démarrage. Vérifier les câbles et connexion de
puissance, en particulier, la liaison entre le bloc-moteur/carter
cylindres et la carrosserie. Démonter le
démarreur si le problème persiste.
6
- Le démarreur
tourne mais n'entraine pas le moteur
--> Dents du lanceur ou de la couronne de démarrage cassées ou usées
--> Pignon du lanceur défectueux ("roue libre" qui patine)
Préconisation :
Démonter le démarreur
7
- Démarreur
bruyant
--> Dents du lanceur ou de couronne très usées
--> Vis de fixation du démarreur
desserrées
--> Absence de la douille de centrage
Préconisation :
Démonter le démarreur.
8
- Démarrage du moteur avec un bruit de
sirène après avoir relâché la pression sur la clé de démarrage
--> Pignon du lanceur défectueux ("roue libre" qui reste bloquée)
--> Manque de graisse sur l'axe du
démarreur avec la rampe hélicoïdale : le pignon du lanceur
grippe
--> Noyau du solénoïde qui coince en position excitée
Préconisation :
Démonter le démarreur et prévoir
son remplacement, car l'induit s'est probablement "satellisé". Par
la force centrifuge, les conducteurs électriques de l'induit se sont
arrachés.
9
- Démarreur
qui tourne en permanence après avoir relâché la pression sur la clé
de démarrage, y compris si on coupe le contact complètement
--> Pignon du lanceur défectueux ("roue libre" qui reste bloquée)
--> Manque de graisse sur l'axe du
démarreur avec la rampe hélicoïdale : le pignon du lanceur
grippe
--> Noyau du solénoïde qui coince en position excitée
Préconisation :
Démonter le démarreur, son
solénoïde et prévoir son remplacement, car l'induit s'est
probablement "satellisé". Par la force centrifuge, les conducteurs
électriques de l'induit se sont arrachés.
10
- Le démarreur
tourne mais tous les voyants restent éteints et le moteur
ne démarre pas
--> Contacteur Nieman HS
--> Défaut de câblage, cosse desserrée ou dessertie
Préconisation :
Inspection du Nieman et des connexions en relation avec
le +12V coupé par le Nieman
Par ordre de fréquence des causes de défaillance du démarrage, la
batterie à plat, le démarreur
encrassé et les charbons usés.