Instaurée
en 2003 dans le code de la route, la réglementation
applicable aux véhicules endommagés (VE) entrera en
vigueur le 1er avril 2009. Cette nouvelle
réglementation remplacera l’ancienne procédure VGA
(véhicule gravement accidenté) en élargissant, au
passage, son champ d’application et la qualité de
ses initiateurs.
Une
procédure applicable aux deux-roues motorisés
Alors que la procédure VGA excluait explicitement
les deux roues motorisés de son champ d’application,
la procédure VE vise, quant à elle, tous les
véhicules à moteur immatriculés. Autre nouveauté, la
réglementation s’appliquera aux véhicules
« endommagés » et non plus « accidentés ». Peu
importe donc que les dégâts du véhicule soient la
conséquence d’un accident, d’une intempérie ou d’un
manque d’entretien, la procédure VE pourra être
déclenchée à tout moment par les forces de l’ordre
ou à la suite d’un sinistre par un expert en
automobile.
Deux
autorités peuvent déclencher la procédure VE.
Tout d’abord, les forces de l’ordre, sur la base
d’un simple soupçon, peuvent retirer provisoirement
votre véhicule de la circulation en attendant le
passage d’un expert qui déterminera si son état de
dangerosité est avéré ou non. Les frais de
rapatriement du véhicule et d’expertise seront à la
charge de l’usager, peu importe le résultat de cette
dernière.
L’expert pourra également déclencher lui-même la
procédure lorsqu’il sera missionné par votre
assurance, le plus souvent à la suite d’un accident
non responsable ou couvert par une garantie tous
risques. L’expertise se fera visuellement, sans
démontage et par toutes les techniques possibles
(dont l’expertise à distance) et consistera à
vérifier 21 points de contrôle identifiés par le
ministère des transports et les organisations
professionnelles de l’expertise.
L’instauration d’un contrôle technique déguisé
Si une déficience est constatée, votre moto sera
classée comme véhicule endommagé, retirée de la
circulation et il vous appartiendra d’aller
remettre, sous 10 jours, votre carte grise en
préfecture. Une fois les réparations terminées,
toujours sous le contrôle de l’expert, une expertise
finale devra être diligentée pour remettre le
véhicule en circulation.
L’expert devra alors ordonner des contrôles pour
s’assurer que le véhicule est effectivement apte à
rouler sur la voie publique. Il devra vérifier, au
passage, que le véhicule n’a pas subi de
transformation notable susceptible de modifier les
caractéristiques indiquées sur la carte grise et
correspond toujours à son certificat de réception.
Pas de remise en circulation tant que votre moto n’a
pas son échappement d’origine ! Et ce, même si la
procédure VE a été déclenchée à cause d’une jante
voilée !
Une fois la moto remise en conformité, l’expert vous
remettra un rapport final vous permettant non pas de
reprendre votre véhicule, mais d’aller rechercher, à
pied, votre carte grise à la préfecture. Ce n’est
qu’une fois ces démarches accomplies que vous
pourrez de nouveau circuler avec votre moto.
Donc pour résumer cette procédure
prévoit, lors d'un contrôle ou d'une verbalisation,
la libre appréciation des forces de l'ordre quant à
la dangerosité de votre machine. Mais la liste des
critères entraînant l'interdiction de circuler est
tellement vaste et sujette à interprétation que
n'importe quel flic, pourra estimer que votre
machine est dangereuse, parce que les pots ne sont
pas homologués, parce que les rétroviseurs ne sont
pas à la taille voulue, parce que votre plaque
d'immatriculation n'est pas aux normes etc.....
Ce même agent qui se sera levé du
mauvais pied le matin, ou parce que son épouse n'aura
pas voulu lui faire la gâterie qu'il espérait,
pourra de fait, et sans recours confisquer votre
carte grise, procéder à l'immobilisation avec frais
de remorquage à votre charge, et en plus, il vous
faudra débourser les frais d'expertise et de
contre-expertise pour récupérer la machine. Et
cerise sur le gâteau, même si après contrôle, il
s'avère que votre machine n'a pas été jugée
dangereuse par les experts, tous les frais resteront
à votre charge, et vous ne pourrez pas vous
retourner contre le flic acariâtre.
C'est la mort annoncée de toute
transformation de nos machines, la mort des
préparations qui nous font rêver, la mort de
pratiquement tous les gris avec je ne sais combien
de personnes mises au chômage, la mort de la
personnalisation. Qui va y trouver son compte :
L'Etat avec des rentrées supplémentaires suite aux
verbalisations, et les experts qui eux vont s'en
mettre plein les poches, alors qu'ils n'ont ni les
compétences, ni le matériel, pour procéder à des
contrôles poussés sur les 2 roues. C'est un déni de
justice.
NEWS : En ce début Mars
2009, la déléguée à la sécurité routière, Mme
Michèle MERLI, certainement surprise par les
réactions des motards et craignant la mobilisation
et manifestement ces manifs qui étaient programmées
pour les 21 et 22/03/2009, a préféré jeter l'éponge.
Elle a même poussé plus loin en qualifiant cette
mesure "d'usine à gaz et de chimère administrative"
et assurant "qu'aucune mesure ne serait prise sans
concertation préalable avec les représentants des
motards". Il vaut mieux tard que jamais, mais avant
d'enterrer de manière pas très glorieuse ce projet
liberticide, Mme la déléguée à la Sécurité Routière
aurait peut-être mieux fait de réfléchir avant de
lancer cette agression en direction de tout un monde
d'usagers de la route.
Bon cette loi aberrante est donc morte et
enterrée....... Amen....... mais pour combien de
temps ?